Depuis plusieurs années, le sim-racing a gagné une grande ampleur dans le monde des jeux vidéos et de la course automobile. De nos jours, les entraînements des pilotes de course se font sur simu car c’est déjà beaucoup moins cher, mais présentent aussi moins de risques pour le pilote. Se cracher sur un simu est frustrant, certes, mais ne laisse aucun dégât physique au conducteur de la voiture de course. Cela vaut pour de nombreuses disciplines du sport mécanique, et même pour les pilotes d’avion.
Afin de pouvoir s’entraîner sur un simu, nous avons besoin d’équipements spécifiques permettant un rendu de réalisme poussé. Et étant donné que cette discipline, le sim-racing, a pris énormément d’ampleur depuis les années 90, de nombreux acteurs ont vu le jour sur le marché des périphériques simu, notamment Simucube, Fanatec, Thrustmaster, Simagic ou encore Logitech. Ces marques ont révolutionné la discipline que nous aimons tous, et cela chacune à sa manière. Certaines ont apporté la technologie Direct Drive, d’autres les pédaliers Load Cell, ou bien les capteurs magnétiques.
Certaines des marques que je viens de citer sont plutôt vieilles, avec certaines qui ont plus de 20 ans comme c’est le cas de Fanatec, de Logitech ou de Thrustmaster. Ces marques sont considérées par plusieurs comme étant les ténors du sim-racing et elles possèdent une très grande fan-base. Mais pour réussir dans un domaine, vous n’avez pas nécessairement besoin de 20 ans d’expérience. Il suffit d’avoir le savoir-faire, la technologie et surtout la passion pour atteindre vos objectifs. C’est le cas de Simagic, un acteur fraîchement sorti des starting-blocks du sim-racing. Dans ce qui suit, nous allons voir cette marque et ses produits et je vais vous dire si on peut la considérer comme étant la simulation de conduite ultime pour les amateurs de courses automobiles sur petit écran.
Simagic : histoire et premiers produits
La marque Simagic a vu le jour durant l’année 2018 par un certain Barry Lee, ingénieur travaillant dans l’industrie automobile. Mr Lee avait une passion pour les courses automobiles, mais n’avait pas les moyens pour satisfaire ses besoins en sensations fortes. Il faut dire que le sport mécanique est une discipline nécessitant énormément de moyens financiers ; le simple track-day peut coûter quelques milliers d’euros pour un amateur ayant déjà une voiture sportive, et je ne vous parle pas des compétitions autos qui ont des budgets de centaines de milliers d’euros pour juste un week-end de course. Ça fait beaucoup d’argent quand même.
Du coup, comment fait-on pour faire des courses automobiles sans claquer l’équivalent d’un appartement durant un week-end ? Eh ben, le sim-racing, voilà ce qu’il faut faire. Mr Lee, à l’époque, s’était rapproché de pilotes de courses chinois, car oui, la marque Simagic est chinoise, afin de constituer une équipe, et par la suite son entreprise, et de développer des produits sim-racing. Avec les retours de pilotes et les connaissances techniques de Mr Lee, Simagic a sorti son premier produit : une base nommée la M10. Cela va sans dire que la base était à entraînement direct, avec un couple maxi de 10 nm, ce qui est suffisant pour avoir de bonnes sensations de conduite.
Développer une base, c’est bien, mais il faut aussi qu’il y ait d’autres périphériques sim-racing qui vont avec. Après la sortie de son premier produit sim-racing, Simagic s’est attelé au développement d’un écosystème orbitant autour de sa M10. Grâce aux prouesses en ingénierie de l’équipe de Mr Lee, la marque nous a donc sorti un volant, un Quick Release plus ou moins emprunté à la compétition automobile et un pédalier. S’en est suivi toute une gamme de périphériques sim-racing, avec de nouveaux volants, de nouvelles bases avec différentes puissances, des shifters, des pédaliers et j’en passe. Aujourd’hui, Simagic propose un écosystème sim-racing complet, digne de faire face à la concurrence de chez Fanatec par exemple.
Le catalogue de produits que propose Simagic
Pour être compétitif en sim-racing, vous devez avoir tous les périphériques nécessaires pour faire des courses. On parle donc de bases, volants, pédaliers, shifters, frein à main et plus. Heureusement pour Simagic, la marque prend en considération les recommandations des pilotes qui travaillent avec elle.
Les bases Direct Drive
Commençons par l’un des éléments les plus importants d’un build sim-racing : la base. Le catalogue de Simagic comprend actuellement 3 entrées :
- L’Alpha Mini. L’Alpha Mini représente l’entrée de gamme, en termes de puissance, des bases que propose Simagic. Ce périphérique sim-racing utilise un moteur Direct Drive et produit une puissance de 10 nm de couple maxi. Cette base vient remplacer la première sortie par la marque, la M10, et vogue sur le segment plutôt entrée de gamme avec des concurrentes comme la CSL DD 8 nm de Fanatec, la R9 de Moza Racing, le bundle Logitech G Pro Racing pour n’en citer que quelques-unes.
Sa construction est entièrement en métal, avec même de la fibre de carbone comme éléments décoratifs. Pour les sensations en jeu, c’est du pur bonheur. La base est très communicative, transmettant la moindre information émise par la voiture au pilote. Cela est dû non seulement au moteur de la base avec un temps de réponse de 1ms, mais aussi au fait que Simagic utilise un QR pratiquement dérivé de la compétition. Le volant est littéralement soudé à la base ; vous n’avez aucun mouvement, aucune flexion, rien du tout. C’est du pur bonheur, je vous le dis.
Evidemment, tout cela a un prix, et l’Alpha Mini est un périphérique prémium. Affiché à 629 € TTC, l’Alpha Mini est une base qui coûte chère, beaucoup plus chère que la concurrence. Mais en même temps, cette base est un produit prémium développé par des pilotes professionnels et des passionnés de course automobile, et l’exactitude des sensations n’a pas de prix.
- L’Alpha. Cette base représente le milieu de gamme de Simagic en termes de puissance. Développant 15 nm de couple, l’Alpha est parfaite pour tous les coureurs en herbe et pilotes professionnels voulant s’entraîner en conditions pratiquement réelles. Niveau design, c’est exactement la même chose qu’avec sa petite sœur la Mini. C’est d’ailleurs le cas de toutes les bases que proposent Simagic : elles se ressemblent toutes avec des différences uniquement au niveau des tailles et des puissances.
L’Alpha crache donc 15 nm de couple maxi et se retrouve sur un segment plus ou moins vide de concurrents. Certes, vous avez la R16 de Moza Racing et ses 16 nm de couple, mais pas grand-chose d’autre. Fanatec est absent de ce segment de puissance, et Simucube propose sa base Sport qui développe 17 nm de couple, mais celle-ci se positionne sur un tout autre segment : l’ultra prémium.
Pour ce qui est des sensations de conduite sur l’Alpha, on est superbement bien servis. Le moteur à 5 pôles développe 15 nm de couple avec un temps de réponse d’une milliseconde. C’est juste comme une Alpha Mini mais avec plus de muscle : la base est très communicative, et sur tous les niveaux. Entre changement de trajectoire, bosses, coups, retour de force et tout ce qu’il y à transmettre comme information et feedback au volant, vous ressentirez les moindres détails produits par la voiture. C’est jouissif, surtout si vous venez d’une base moins puissante ou à entraînement par courroie/engrenage.
Petit point prix : l’Alpha coûte 929 € TTC chez le fournisseur de Simagic en France, ce qui est plus cher que la Moza R16 avec ses 800$ HT et moins cher que la Simucube 2 Sport et ses plus de 1200 € TTC.
- L’Alpha U. Là, il s’agit du top de ce que propose le fabricant chinois. Voulant concurrencer les autres marques sur leur propre segment, il fallait donc à Simagic de développer une base qui sort plus de 20 nm de couple. Nous avons donc le plaisir de vous présenter l’Alpha U, avec ses 23 nm de couple maxi.
Simagic a tapé fort avec cette base et le fabricant n’avait pas droit à l’erreur vu la concurrence féroce qu’il y a en face de lui sur ce segment (Fanatec Podium DD1 et DD2, Simucube 2 Pro, Moza Racing R21). J’aborde les tarifs rapidement avant de passer aux sensations. L’Alpha U coûte 1150 € TTC, ce qui lui donne l’avantage du prix face à Fanatec (DD2 à 1500 €), Simucube (2 Pro à 1438 €) et Moza Racing (R21 à 1000$ HT).
Pour ce qui est des sensations, l’Alpha U s’en sort plutôt bien face à des fabricants qui ont nettement plus d’expérience par rapport à Simagic. La base communique tout ce que fait la voiture que vous conduisez, et ce, quel que soit le titre sur lequel vous êtes. Vous ressentirez tous les détails communiqués à vos mains de façon très réaliste. En ce qui me concerne, c’est comme sur les autres bases de Simagic, mais en plus puissant et sans avoir de clipping.
Les volants Simagic
Vu que Simagic avait réussi son tour de maître en sortant des bases très compétitives et d’excellente qualité, il fallait donc des volants pouvant s’y attacher. Contrairement à Fanatec qui propose plus ou moins un volant pour chaque discipline du sport automobile, Simagic a 2 catégories de volant : ceux pour le rallye/touring, et ceux pour la F1/GT.
- Les GT1, GTS et GTC sont des volants plus ou moins pour les fans de rallyes et de touring en sim-racing. Avant toute chose, ces volants possèdent plusieurs variantes et je vais uniquement aborder les versions « globales », sinon l’article serait trop long.
Ces volants ont tous des diamètres qui se rapprochent le plus possible de celui des voitures, avec soit 30 soit 32 cm, et un design rond ou semi-ouvert. Niveau matériau, nous avons droit à de l’aluminium, avec du cuir ou de l’alcantara. Pour les commandes, vous en avez une floppée : des boutons, des switches, des palettes, des encodeurs et j’en passe. C’est vraiment complet et parfait pour tous les pilotes en herbe.
Concernant les prix, il faut compter dans les 450 – 560 € pour un des volants de cette catégorie, ce qui est quand même assez cher par rapport à la concurrence, mais c’est très prémium aussi.
- Les GT4, FX et FX Pro sont des volants qui s’inspirent de ceux des F1 et des GT3/GT2. Le design est du coup rectangulaire, avec des diamètres qui sont dans les 30 cm, des matériaux nobles comme la fibre de carbone et de l’aluminium.
Pour les commandes, c’est tout aussi riche que sur les volants des catégories rallye/touring : des tas de boutons et commandes, 4 ou 6 palettes et un écran (sur le FX Pro) pour la télémétrie. C’est vraiment des périphériques prémiums, qui ne font pas pâle figure face à la concurrence de chez Fanatec, Moza Racing ou bien Simucube. De plus, leur ergonomie est tout simplement exceptionnelle, avec une véritable étude et attention aux détails concernant l’emplacement des boutons, des switches et tout le reste.
Pour les prix, il faut compter entre 580 et 900 € pour les volants typés GT et F1 de Simagic. Ça fait mal au portefeuille, mais c’est encore des produits prémiums et de qualité.
- La série 300. Je passe rapidement sur la série 300 de volants de Simagic, car elle représente l’entrée de gamme du fabricant. En gros, vous avez 3 volants dépourvus de commandes avec des formes différentes et un prix de 140 € TTC.
Les autres accessoires sim-racing
Bien évidemment, Simagic propose d’autres accessoires sim-racing dans son catalogue, comme un QR dérivé de la compétition, plusieurs pédaliers en Load Cell, des shifters, un frein à main, des accessoires de montage et j’en passe. L’écosystème de Simagic est vraiment complet en ce qui me concerne, et j’aime beaucoup.
Malgré tous ses périphériques de qualité, pourquoi Simagic reste un acteur de séries B ?
En lisant tout ce que je viens de vous présenter concernant les périphériques et produits de Simagic, vous devez certainement penser que la marque est populaire parmi les fans de sim-racing, et la réponse est plutôt oui et plutôt non.
Au niveau international, Simagic est un acteur connu et reconnu même pour ses produits de qualité. Mais en hexagone, le fabricant de périphérique sim-racing passe sous les radars, et n’est détecté que par les fans hardcores de la discipline. La raison est simple : une mauvaise com.
Je n’ai pas du tout besoin de vous présenter des marques comme Thrustmaster, Logitech ou bien Fanatec, car elles sont présentes dans le game depuis plus de 20 ans et tous les investissements qu’elles ont fait sur leur image et leur com portent leur fruit maintenant. Sauf que Simagic ne sait pas se vendre au grand public pour la simple raison que le fabricant chinois n’a pas d’image de marque. Si vous n’êtes pas présent sur les réseaux sociaux, les campagnes publicitaires et tout ce qui touche à la communication, personne ne saura que vous existez, et c’est ça qui pénalise Simagic.
Les produits de ce fabricant sont excellents, largement supérieurs, à mon sens, à ce que fait Moza Racing par exemple. Si vous êtes un peu fan de sim-racing, vous avez très certainement entendu parler de Moza par pratiquement tout le monde dans la discipline, et je suis sûr que le mot Simagic a été présent dans une ou deux conversations avec des pro raceurs. Et cette absence impacte grandement le fabricant.
Qui plus est, Simagic ne vend pas directement ses produits à ses clients, mais passe par un portefeuille de distributeurs mondiaux qui s’occupent de cela. Le hic, celui choisi pour la France n’est pas en mesure de mettre en avant le plein potentiel de la marque, ce qui engendre inévitablement des pertes de parts de marché, et Simagic se retrouve coiffé au poteau par des marques comme Moza Racing qui n’ont pas le même niveau d’expertise ou de qualité de produits finis. Ne vous y méprenez pas ! Moza fabrique d’excellents périphériques sim-racing, mais Simagic est simplement meilleur pour moi.
Mon avis sur Simagic
Même si la marque n’a que 5 ans d’existence dans le game, son expérience ferait rougir celle d’une marque avec au moins 10. Entre prouesse en ingénierie et expérience issue de véritables pilotes de course, Simagic a encore une longue vie devant elle.
En ce qui concerne sa présence et ses parts de marché en France, je pense qu’un bon coup de marketing est essentiel pour hisser la marque à la place qui lui revient de droit. C’est simple : vous avez d’excellentes bases, des volants ergonomiques et inspirés de la compétition, un QR limite copié du sport automobile, de superbes shifters et un écosystème aux petits oignons. Il ne reste à Simagic que la présence et l’image pour conquérir les cœurs des coureurs français. Moi, j’adore les produits de cette marque et je les recommande à tous ceux qui sont à la recherche d’une expérience superbement réaliste, si vous en avez les moyens bien sûr.