Le sim-racing, ces dernières années, a connu une poussée d’acteurs à travers le monde. En l’espace d’une dizaine d’années environ, nous nous sommes retrouvés avec énormément de marques présentes sur le segment sim-racing, touchant de nombreuses bourses.
Cela vaut pour de nombreux marchés et produits dans le monde, comme celui des smartphones par exemple. Il n’est plus rare que de nouvelles marques voient le jour littéralement de nulle-part, comme c’est le cas de Nothing par exemple. Bon, c’est vrai que cette compagnie utilise l’expertise de l’un des fondateurs de OnePlus, mais il faut tout de même avouer que son PDG et ses équipes s’en sortent plutôt bien dans un marché plus ou moins dominé par Samsung et Apple.
En sim-racing, nous avons les ténors du game qui sont Logitech, Fanatec, Thrustmaster, Simucube, et j’en passe. Ces marques sont actives dans le domaine depuis de nombreuses années, voire des décennies pour certaines. Mais de temps en temps, nous avons un nouveau venu qui aspire à changer la donne, et mine de rien arrive à réussir dans son coup.
Parmi les nouveaux noms du sim-racing, nous avons Simagic qui a été fondée en 2018. Il y a aussi Moza Racing qui a vu le jour en 2021 en tant que filiale sim-racing d’un grand fabricant de produits électroniques chinois, notamment des stabilisateurs de caméras, qui est Gudsen Moza. Et nous avons aussi Asetek SimSports qui a vu le jour en 2021 également, avec une grande ambition de concurrencer les géants haut de gamme du sim-racing.
Dans ce qui suit, nous allons nous pencher sur la division sim-racing d’Asetek SimSports et par la suite nous allons rapidement voir les débuts de la marque.
Les produits d’Asetek SimSports
Bon, là, il faut faire comme la concurrence : avoir de nombreux produits répartis sur plusieurs gammes. C’est ce que font Fanatec, Simagic, Simucube et tous les autres grands noms du sim-racing. Ah bah oui, Asetek n’allait pas réinventer la roue, et il faut tout de même s’inspirer des meilleurs lorsque vous voulez vous lancer dans un nouveau segment.
Actuellement Asetek SimSports propose 3 gammes de produits : La Prima, Forte et Invicta, représentant respectivement l’entrée, le milieu et le haut de gamme chez le fabricant danois de périphériques sim-racing. Bon, vous allez rapidement comprendre que l’entrée de gamme d’Asetek ne veut pas du tout dire la même chose comme chez Thrustmaster. Par contre, ce qui est bien avec la vision d’Asetek, c’est que chaque gamme de produits possède tous les périphériques nécessaires pour faire du sim-racing.
Chez Asetek, pour chaque gamme, vous avez 3 périphériques ; c’est-à-dire, en tout, on a actuellement 2 volants (j’y reviens plus bas), 3 bases et 3 pédaliers, en plus d’un QR universel qui permet d’attacher des volants d’autres fabricants sur les bases d’Asetek. On va voir cela de plus près, ne vous inquiétez pas.
La gamme La Prima
La Prima représente « l’entrée de gamme » d’Asetek SimSports. J’ai mis des guillemets, parce que niveau prix, ce n’est pas du tout abordable. Comme je viens de le dire plus haut, la gamme La Prima comporte une base Direct Drive, un volant typé F1 et un pédalier en Load Cell bien sûr. Déjà, le bas de gamme d’Asetek comprend des périphériques hauts de gamme chez d’autres fabricants.
Pour la base La Prima, celle-ci est donc Direct Drive et développe 12 nm de couple maxi. Le caisson du moteur est en métal avec un design réussi à mon sens, et on sent que c’est prémium. Pour les sensations, c’est extraordinaire, et je pèse mes mots. Le retour de force est superbement bien dosé, à se demander si Asetek ne fait pas de périphériques sim-racing en douce depuis des années. La base communique beaucoup sur ce que fait la voiture en face de vous, et ce, quel que soit le titre auquel vous jouez. C’est jouissif, franchement. Certaines marques ont plus d’expérience dans le domaine mais leur base DD ne sont pas au même niveau d’Asetek qui a vu le jour en 2021.
Passons maintenant au volant de cette gamme. Je vous le dis d’avance pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté : tous les volants d’Asetek sont typés formula. Celui de la gamme La Prima utilise de l’aluminium et de la fibre de carbone. Bon, niveau design, c’est très beau, je ne vais pas mentir, avec une forme assez rectangulaire, des tas de commandes et de switches et j’en passe. L’ergonomie de ce volant est excellente, encore plus pour ceux qui sont fans de course typée formula : en d’autres termes, vous n’allez pas pourvoir utiliser ce volant pour faire des courses de rallye ou des sessions tranquilles de pilotage.
Concernant le pédalier, vous avez un périphérique qui est… distinct en ce qui me concerne. Le tout n’est pas très beau, et je préfère ceux d’autres marques prémiums. Vous avez 2 pédales, dont une en Load Cell pour le frein avec une technologie maison qui permet d’avoir un excellent ressenti au freinage. Niveau sensation, c’est superbement bien retranscrit : la pédale est dure, mais sa course est linéaire, mettant ce pédalier juste en face de gros noms du sim-racing. Au passage, vous avez une possibilité d’y ajouter une pédale d’embrayage si vous le souhaitez.
Pour les périphériques de la gamme La Prima, il faut compter 1135 € HT pour se procurer le volant, la base et le pédalier en bundle, et plus si vous y allez en shopping solo. Ça reste cher, mais ce sont d’excellents produits que vous aurez en contrepartie.
La gamme Forte
On passe maintenant au milieu de gamme avec les périphériques Forte d’Asetek. Cette gamme veut concurrencer directement l’un des grands noms comme Fanatec avec sa gamme Podium. Ah bah oui, niveau prix et qualité des produits, la gamme Forte fait face à la gamme Podium et non ClubSport.
Commençons par le volant de la gamme Forte. Là encore, nous avons un volant typé formula, parfait pour les compétitions GT et F1 en général. Ce volant ressemble beaucoup à celui de La Prima, avec beaucoup plus de fibre de carbone, des switches, des commutateurs et des boutons. En ce qui me concerne, le design est beau, assez sobre avec une excellente ergonomie. Ce volant utilise le QR maison d’Asetek qui permet un montage sans flexion ou mouvement.
Pour le pédalier de la gamme Forte, là encore on est sur du Load Cell avec 2 pédales par défaut et un clutch pack pour y ajouter une pédale d’embrayage au besoin. Le Load Cell utilise la technologie maison d’Asetek nommée MLCPC afin d’avoir une résistance linéaire, forte et fiable. Ce pédalier est excellent pour faire des sessions de sim-racing en pro ou en fan hardcore. Je n’ai vraiment rien à dire sur ce dernier, sauf qu’il ressemble un peu trop à son petit frère de la gamme La Prima.
Et pour la base, bah c’est la même chose : même design, plus grosses dimensions et plus de couple. Sur la Forte, nous avons un moteur développant 18 nm de couple en Direct Drive, exactement 2 nm de moins qu’un Podium DD1 de 20 nm. Je vous ai dit qu’Asetek vise la gamme Podium de Fanatec avec les produits de la gamme Forte. Alors niveau sensation, c’est extraordinaire : tout ce que fait ou ressent la voiture est retransmis à vos mains via cette base. Entre changement de trajectoire, contrebraquage des roues, perte d’adhérence, partie mouillée de la piste, etc., tout passe par le volant et finira entre vos mains et votre corps. C’est dingue à quel point cette base peut être communicative et précise.
Parlons un peu du prix de cette gamme. En bundle, vous avez les 3 périphériques pour 1681 € HT. Si vous choisissez chaque périphérique tout seul, la base vous coûtera 883 €, le volant 547 € et le pédalier 463 €, le tout en hors taxes ne l’oubliez pas. En achetant le bundle, vous ferez dans les 200 € d’économies.
La gamme Invicta
Là, c’est le haut de gamme d’Asetek, avec seulement 2 produits en vente en ce moment. Nous avons donc une base de 27 nm de couple et un pédalier hydraulique au lieu de Load Cell.
Pour la base, c’est une Direct Drive sortant 27 nm de couple, la mettant en face de celles proposées par Simucube et les Podium DD2 de Fanatec. Le design est identique aux autres bases d’Asetek, avec seules différences au niveau du poids et des dimensions. Concernant le ressenti en course, c’est jouissif. J’ai essayé plusieurs bases Direct Drive au cours de ces dernières années, et je dois dire que l’Invicta d’Asetek est unique et pourrait même bien être la meilleure. Les sensations sont tout simplement ultra réalistes, avec un ressenti très poussé de ce que fait la voiture. Le moteur par je ne sais quelle magie communique absolument tout sur le véhicule et son comportement.
Le pédalier Invicta utilise un système hydraulique maison, comme je l’ai mentionné plus haut. Ce système est nommé T.H.O.R.P. et est constitué d’un seul piston à 2 étages. Le premier étage est sous forme d’un élastomère, réglable au passage, et représente la première course de la pédale de frein, et c’est comme dans une voiture lorsque vous commencez à freiner : c’est doux et limite léger.
Mais dès que vous passez ce premier niveau, vous arrivez au liquide hydraulique, et là, limite ça bloc. Plus vous enfoncerez la pédale de frein, plus la pression montera dans le système, simulant donc la puissance de votre freinage. Ce pédalier peut encaisser jusqu’à 185 kg de pression, soit 200 bars, au pied, ce qui est juste énorme. Et plus vous y allez franco sur la pédale, plus les sensations en seront multipliées.
Passons maintenant à la caisse si vous le voulez bien. La base Invicta s’échange contre la coquette somme de 1302 €, et pour le pédalier c’est 756 €, hors taxes encore sur les deux produits. Vous pouvez aussi avoir le tout en bundle avec le volant Forte pour presque 2400 € HT.
Si vous avez bien suivi cet article, vous avez très certainement remarqué l’absence d’un volant Invicta. Eh bien, c’est pas vraiment le cas. Actuellement, il n’y a pas de volant Invicta en vente, mais on sait qu’Asetek est en train d’en développer un. Seul l’avenir nous dira quand ce dernier sera commercialisé et s’il fera honneur à ses autres petits frères.
Asetek : l’histoire
Ce nom est certainement familier pour les PC gameurs, surtout ceux qui gravitent autour de la scène de watercooling. En effet, Asetek est un acteur majeur de l’industrie watercooling sur ordinateur, et ce, depuis la fin des années 90.
L’entreprise a été fondée par un certain André Eriksen, un danois, qui est encore à la tête de son petit bébé. Depuis sa naissance, Asetek a su s’imposer dans le game du watercolling avec des designs et des brevets qui sont largement utilisés par les acteurs du segment, de Cooler Master à Corsair, en passant par be quiet!
La naissance d’Asetek SimSports
Une question doit certainement circuler dans votre esprit en ce moment : pourquoi une entreprise qui fait du watercooling s’attaquerait-elle au sim-racing ? Eh bien il s’avère que son patron, André Eriksen, est un fan de course automobile et a participé à quelques compétitions autos durant sa jeunesse. Il faut aussi mentionner le fait que le fils d’André court actuellement en GT World Challenge, et qu’un plus pour aider le petit à s’entraîner n’est pas du tout négligeable, et serait même appréciable.
Du coup, Asetek SimSports a vu le jour pour principalement proposer des périphériques sim-racing de qualité aux coureurs du monde entier, et accessoirement aider le fils d’André à mieux piloter en toute sécurité. Il y a aussi le fait que le PDG d’Asetek est toujours un fan de course automobile, donc…
Asetek est-elle une marque à considérer en sim-racing ?
Même si l’entreprise danoise n’est présente sur le marché sim-racing que depuis 2 ans, son expertise en ingénierie et sa maîtrise des processus de fabrication lui donnent un atout incontestable.
Asetek SimSports est une marque à considérer en sim-racing, surtout si vous êtes exclusivement sur le PC et si vous avez les moyens financiers de vous offrir de tels équipements. Je ne vais pas vous mentir : les produits d’Asetek ne sont pas du tout donnés, et à mon sens, la marque danoise est bien plus concurrente de Simucube que de Fanatec, et cela se voit non seulement sur les prix, mais aussi sur les produits en eux-mêmes.
En ce qui me concerne, je recommande Asetek avec tous ses produits si vous êtes sur PC. Cependant, si votre plateforme préférée de sim-racing est la console, alors dans ce cas vous serez mieux logé chez Fanatec car pour le moment, aucun périphérique Asetek n’est certifié pour les consoles de Sony ou de Microsoft.