Se monter un setup sim-racing est une opération qui peut parfois prendre du temps, et nécessiter des moyens financiers qui vont de pair avec vos besoins en termes de feeling et de sensation. Vous pouvez avoir un setup standard, avec une base à engrenage ou à courroie, un bureau et un pédalier simple. Ou bien, vous pouvez avoir le nec plus ultra avec une puissante base Direct Drive, un pédalier en Load Cell, un écran incurvé et un châssis dynamique afin de ressentir les mouvements de caisse. Et bien sûr, vous pouvez avoir le juste milieu, comme l’ont la plupart des coureurs virtuels.
Le sim-racing est une discipline gaming qui a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années, surtout lorsque les écuries de sports automobiles ont commencé à utiliser des équipements de pilotage virtuel comme outils d’entraînement. Même si un setup poussé de sim-racing coûte cher, cela reste nettement plus abordable que d’utiliser des voitures de course pour chaque test, mais ça reste tout de même le meilleur moyen dans l’absolu, car certaines sensations sont difficiles à retranscrire en virtuel.
Cela étant, les fabricants de périphériques sim-racing tentent toujours de pousser la frontière entre réalité et virtuel, ce qui nous a permis d’avoir de nombreux produits et périphériques, comme les bases Direct Drive, les pédaliers Load Cell et les châssis dynamiques. Ces derniers restent un produit très niche dans la discipline, coûtant le plus souvent un bras et une jambe. Il existe des solutions qui sont sous forme d’une plateforme, notamment celle de Next Level Racing, l’entreprise australienne qui s’est fait un nom dans la discipline depuis un moment, mais ces produits sont tout aussi chers, donc pas envisageable par la plupart des coureurs. Il faut dire ce qu’il en est : si vous êtes amené à débourser plus de 10 000 € pour un setup sim-racing, autant s’acheter une sportive d’occasion et faire des track days. Ça coûtera plus cher sur le long terme, mais c’est riche en sensation.
La solution dérivée du cinéma : le ButtKicker
De nombreux coureurs sont à la recherche d’un setup leur fournissant des sensations proches de la réalité. C’est possible avec une base DD, un pédalier LC et un cockpit. Certes, les mouvements de caisse sont mis de côté chez la plupart des coureurs pour des raisons budgétaires, mais il existe des solutions qui vous fourniront tout de même du feedback. Je parle du retour haptique qui peut être vu comme un ersatz des châssis dynamiques.
Dans le monde du cinéma, il existe un produit qui permet de transporter davantage d’effets dans les salles, surtout lors des scènes avec des fusillades, des explosions et tout le toutim. Il s’agit d’un appareil qui se fixe sous les sièges afin d’avoir des vibrations lorsque les scènes sont spectaculaires. Le produit en question s’appelle le ButtKicker, et l’entreprise qui le commercialise s’est fait un nom dans le milieu.
C’est un appareil qui utilise comme signal d’entrée les basses fréquences, les analyse et les transforme en vibration via un électroaimant encapsulé dans un caisson. Chaque fois qu’une explosion retentit à l’écran, les bass sont captées par le ButtKicker et transformées en vibration à l’aide de l’électroaimant.
Ce petit appareil est tellement populaire, et relativement abordable, que les sim-raceurs ont eu l’idée de l’installer sur leur setup à la manière de MacGyver. Cela s’est avéré être une excellente solution pour produire des effets supplémentaires, comme les chocs, les freinages (ABS), les vibreurs, etc. C’est devenu tellement populaire que la société derrière le ButtKicker a sorti des produits spécifiques aux applications sim-racing : le Gamer Plus et le Gamer Pro.
Ces deux appareils se fixent directement à votre châssis à l’aide de pince, et se connectent à votre PC ou votre console via un câble USB et Jack 3.5mm afin de récupérer le signal audio. Le traitement se fait au niveau des ButtKicker, et les vibrations se propagent à travers le cockpit. C’est pratique, innovant et surtout pas cher (250 € pour le Plus, et 300 € pour le Pro). Le problème, c’est qu’il vous faut un châssis pour l’exploiter au maximum, et ce n’est pas tous les coureurs qui ont les moyens de s’offrir un tel équipement, surtout qu’ils peuvent coûter plus de 1 600 €.
Une alternative moins chère et plus adaptable : le NLR HF8

Bien évidemment, ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre d’acquérir un châssis sim-racing, car la plupart sont chers. Du coup, de nombreux coureurs utilisent du mobilier pour leur setup, comme un bureau ou une table, et même un stand sim-racing. Ces options sont plus légères sur le compte bancaire, mais pas adaptées au ButtKicker, car ce produit est conçu pour des châssis.
Next Level Racing, une entreprise australienne qui se spécialise dans la fabrication de cockpits, propose une solution aux coureurs sans châssis : le HF8 Haptic Gaming Pad. C’est une housse, ou pad, que l’on met sur une chaise et qui contient 8 moteurs haptiques (vibreurs) afin d’augmenter les sensations en course.
Ces moteurs sont répartis sur tout le pad afin de ressentir les vibrations au niveau de votre dos. La partie signal est gérée soit par une prise USB pour les PC, ou bien une prise Jack 3.5mm. Le tout est configurable (sur PC) par SimHub ou bien le logiciel maison de NLR pour pouvoir configurer l’intensité des vibrations, les zones, etc.
Le HF8 représente une excellente alternative au ButtKicker, surtout pour les pilotes nomades, et pour pas trop cher non plus (dans les 250 €). Cependant, vous devez garder à l’esprit qu’un tel produit n’est pas aussi puissant qu’un ButtKicker, car les moteurs sont petits et les vibrations ne se font sentir qu’au niveau de votre dos.
L’approche DIY pour plus d’immersion

Si vous souhaitez avoir la portabilité d’un HF8, mais sans pour autant débourser les 250 €, même si en réalité la solution DIY que je vais présenter peut facilement dépasser cette somme, vous avez ce qu’on appelle des bass shaker.
Alors le principe est simple : une source audio en provenance du jeu passe par un amplificateur afin d’isoler les basses fréquences (graves) et de les booster, et un signal est envoyé à un genre de haut-parleur dans un caisson afin de produire des vibrations. En gros, c’est un HP pour les basses dans un caisson en métal, qui s’attache à plus ou moins tout et n’importe quoi.
Cette solution est non seulement budget friendly, car coûtant dans les 150 € pour les équipements de base, mais aussi adaptable à pratiquement tous les setups. Il vous suffit d’acquérir :
- Un amplificateur avec une ou plusieurs sorties en fonction des bass shaker
- Un ou plusieurs bass shaker en fonction de la puissance de l’ampli
- Des câbles pour les connexions entre le PC et l’ampli, et l’ampli et les bass shaker
- De la quincaillerie pour fixer le tout à votre setup
L’audio est géré par l’ampli et SimHub pour les réglages de l’intensité. C’est pas cher si on fait attention, et scalable aussi, donc pratique.