Dans pratiquement tous les domaines où l’innovation fait partie de l’évolution d’une industrie, nous avons des acteurs qui sont présents dans le game depuis très longtemps. Prenons l’exemple des voitures : Ford est une marque qui a plus de 100 ans d’existence, et arrive tout de même à innover avec de nouvelles technologies.
Pour le sim-racing, c’est la même chose. Bon, je dois avouer que ce domaine n’est pas aussi vieux que l’industrie des voitures, mais certains acteurs existent depuis au moins une vingtaine d’années. L’exemple le plus simple est sans doute les marques Logitech et Thrustmaster qui ont vu le jour pendant les années 80 et 90 respectivement. On peut également citer l’exemple de Fanatec qui est pour moi de loin la meilleure marque actuellement, ou même d’un fabricant de cockpits sim-racing qui a vu le jour durant cette même période, et c’est Playseat. Cependant, la maîtrise d’un domaine ne veut pas nécessairement dire avoir de nombreuses années d’expérience, et cela vaut pour toutes les industries. Il est vrai que vous aurez des problèmes au début, comme tous les autres d’ailleurs. Mais si vous avez une certaine connaissance et une expertise en ingénierie, vous serez en mesure de passer tout obstacle se mettant sur votre chemin.
En parlant d’entreprises qui n’ont pas beaucoup d’expérience dans le game, nous en avons une en France qui fabrique des produits sim-racing de qualité. Il s’agit de NSH Racing, et je vais vous faire un zoom sur celle marque que vous ne connaissez probablement pas.
La gamme de produits NSH Racing
Commençons par le vif du sujet : qu’est-ce que propose NSH Racing comme produits sim-racing au grand public ? Alors, on trouve dans le catalogue de NSH Racing, en plus des solutions customs bien sûr, des pédaliers, des dashboards, des « volants » qui sont en réalité juste des roues d’autres marques avec le hub central de NSH, un shifter, un handbrake et quelques autres produits de contrôle et de télémétrie. Ça pourrait sembler peu, mais c’est assez pour faire du sim-racing au niveau professionnel, croyez-moi. On va voir ces produits plus en détail.
Le pédalier Sport
Le pédalier Sport de NSH Racing est la première entrée du catalogue sur ce type de périphérique sim-racing. En tout, il y a 3 pédaliers : le Sport, le Pro et l’Ultimate. Le design du Sport est plutôt unique, avec une robe noire et plusieurs pièces de couleurs différentes. On a du rouge, du violet, du jaune et du bleu, en plus de quelques pièces en gris. Au premier abord, on croirait que ce pédalier a été fabriqué par un bricoleur en utilisant un amalgame de pièces différentes. Dans l’absolue, ça reste beau, mais les fils qui traînent un peu partout donnent l’impression d’un produit toujours au stade de prototype.
Pour les technologies, on est clairement sur du prémium. Le Sport comporte 3 pédales, dont le frein en hydraulique. Oui, vous avez bien lu : la pédale de frein est hydraulique. Pour ce qui est de l’accélérateur et de l’embrayage, vous avez un système à ressort avec des capteurs magnétiques qui permettent une lecture des entrées du pilote quasi-instantané. C’est du lourd, croyez-moi.
La pédale de frein et son système hydraulique encaisse pas moins de 70 bars de pression sous votre pied, et sans avoir recours à une butée de fin de course. Les sensations sont ultra réalistes, et sur tous les plans. La moindre interaction avec la pédale de frein entrainera immédiatement le freinage de la voiture que vous conduisez, comme dans la vraie vie quoi. Cependant, tout cela à un prix. Le Sport s’échange contre 1060 € sur le site de NSH Racing, et n’est compatible qu’avec les bases de Simucube ou bien en USB pour PC. Les performances ultimes se paient de nos jours, et ce n’est que l’entrée de gamme des pédaliers de NSH.
Le pédalier Pro
Un cran au-dessus du Sport, nous avons le Pro qui représente le milieu de gamme des pédaliers NSH. Niveau design, c’est déjà plus beau que son petit frère en ce qui me concerne. C’est un pédalier Doppler, de type montage au plancher, chose qui est assez répandue en compétition automobile. Les couleurs du Pro sont plus subtiles que sur le Sport, avec du noir pour pratiquement tout le pédalier et quelques accents rouge, jaune et bleu ici et là.
Comme pour le Sport, le Pro comporte 3 pédales, dont 2 hydrauliques cette fois-ci. Il s’agit de la pédale de frein bien sûr, et celle de l’embrayage pour les fans de shifters et de passage de rapport à la main. La pédale de frein comporte 2 maîtres-cylindres et l’embrayage uniquement 1. Pour l’accélérateur, il s’agit d’un capteur magnétique qui enregistrera toutes vos entrées.
On passe maintenant aux sensations. Même si le Pro comporte 2 maîtres-cylindres pour la pédale de frein, la pression max est toujours de 70 bars, sans butée de fin de course bien sûr. Cependant, les sensations sont largement différentes en comparaison avec son petit frère. Le freinage est beaucoup plus communicatif, avec un dosage plus précis et une meilleure qualité des sensations de manière générale. C’est comme si vous aviez fait perdre quelques kilos à votre voiture : les performances sont foncièrement les mêmes, mais les sensations sont beaucoup plus précises, et surtout meilleures.
Pour le prix de ce pédalier, comptez pratiquement 1500 € pour l’acquérir, avec toujours une compatibilité avec les bases Simucube et PC en USB. Ça reste un produit très prémium, mais la qualité est clairement au rendez-vous.
Le pédalier Ultimate
Là, c’est le big boss des pédaliers de NSH Racing, le Simpedals Ultimate. Le design de l’Ultimate est plus fin, plus beau à mon sens que celui de ses deux frères. On est encore sur un pédalier Doppler, de type montage au plancher, comme sur le Pro, et c’est normal aussi. Pour les coloris, on a des pièces rouges, jaunes et bleues, avec un genre de gris sur tout le pédalier. C’est vraiment beau, mais j’aurais aimé avoir des couleurs plus sobres pour certaines pièces.
Ce périphérique est disponible en deux versions : 2 ou 3 pédales. La pédale de frein comporte 2 maîtres-cylindres et l’embrayage un seul, si vous le prenez bien sûr. La différence entre l’Ultimate et ses deux petits frères, c’est la bouteille contenant le liquide frein qui est transparente, contre une en noir pour les autres. C’est un détail qui donne une touche de réalisme en ce qui me concerne.
Pour les sensations, le hardware est le même : le frein encaisse 70 bars de pression, comme avec le Pro, même s’il a 2 maîtres-cylindres. L’embrayage est quant à lui livré avec 1 seul maître-cylindre, et l’accélérateur est en capteur magnétique. Niveau sensation, c’est plus ou moins la même chose qu’avec le Pro, avec, cependant, une bien meilleure qualité de fabrication et une sensation de robustesse beaucoup plus poussée qu’avec les autres. Ce pédalier est conçu pour encaisser les courses et les abus sans broncher.
Concernant le prix, comptez 2000 € pour la version 2 pédales, et 2450 € pour la 3ème pédale en plus. C’est cher, certes, mais c’est aussi pour les compétitions et les pilotes de course. Donc…
Les hubs de volants
Alors, NSH Racing propose dans sa gamme des hubs pour volants disponibles sur le marché. Au lieu de développer ses propres volants, NSH a plutôt choisi de créer des hubs qui sont compatibles avec des volants déjà disponibles sur le marché. Ça permet à l’entreprise française de faire des économies sur le R&D et de toucher un segment plus vaste de coureurs.
Les hubs de NSH sont plus ou moins les mêmes niveau design, avec seules différences au niveau du montage au volant. Si vous ne l’avez pas encore compris, vous avez 1 seul hub sous différentes versions en fonction du montage du volant. La construction est en aluminium et fibre de carbone, avec seulement 2 palettes sur ces produits. C’est peu pour ce que vous payez, et ça pénalisera votre setup aussi en termes de commandes. Pour le prix, ça démarre à 500 € (hub seul) pour finir à 773 €, volant compris à ce prix.
Le frein à main hydraulique et shifter
NSH Racing propose un frein à main hydraulique dans sa gamme de périphériques sim-racing, et il est franchement sympa. Le design est simple, avec une robe noire pour le support et le manche, et une couleur grise pour le maître-cylindre. Sur le manche, on a une mousse et c’est tout, ce qui est quand même un peu radin de la part de NSH, vu le prix surtout. Par contre, niveau sensation on est bien servis. C’est très réaliste et précis, surtout pour les fans de rallye et de drift. Ce petit bijou coûte entre 300 et 380 €, en fonction de votre setup.
Concernant le shifter de NSH, c’est une version améliorée du SRT Lebois Racing à la sauce NSH Racing. Le SimGear est en H pattern et séquentiel, comme pratiquement tous les autres du marché, mais possède une eClutch permettant de bloquer le passage de rapport si vous oubliez d’utiliser la pédale d’embrayage. De plus, et contrairement au SRT Lebois Racing, le SimGear permet de régler le ressenti du shifter avec différentes pièces à changer. Pour le prix, ça se paie cher : le shifter de NSH s’échange contre 800 €.
Les autres produits NSH
NSH Racing commercialise aussi d’autres produits, comme des dashboards et consoles, et des rigs customs aussi avec des périphériques sim-racing de marques reconnues comme Simucube et autres. Dans l’ensemble, c’est plutôt complet comme gamme ce que propose NSH, sauf peut-être pour les volants, où le fabricant français devrait penser à faire ses propres produits.
NSH Racing : l’histoire
Les fans de sim-racing connaissent des noms comme Fanatec, Simucube, Playseat ou bien Sim-Lab. Ces acteurs sont réputés dans le game et possèdent un portefeuille de clients à la fois régulier et assez exigeant aussi. C’est normal, lorsqu’on voit le prix des produits de Simucube, on se doit d’avoir le meilleur possible.
NSH Racing, pour Nico Sim Hardware, a vu le jour en 2016 par les mains d’un certain Nicolas Plançon. A l’époque, tous les projecteurs étaient braqués sur les bases Direct Drive et surtout sur leur prix qui commençait tout doucement à baisser. Cependant, une base DD ne fait pas tout un rig, et Mr Plançon le savait très bien.
L’entreprise NSH Racing se spécialise dans la fabrication de rigs et de produits customs, spécifiques aux clients et aux compétitions. D’ailleurs, le premier produit du fabricant français était un châssis dynamique pour un pilote. Mr Plançon a honoré sa commande et le client a été très satisfait. S’en est suivi un démarrage plutôt discret de l’entreprise, de même que le nombre de commandes customs.
Il faut savoir que NSH ne fabrique pas de périphériques sim-racing à proprement parler. L’entreprise se spécialise dans la conception et la fabrication de rigs spécifiques et customs pour principalement des pilotes de course. Cependant, le travail et les commandes commençaient à peser sur Nicolas Plançon, et ce dernier ne pouvait plus suivre le rythme. Du coup, en 2018, un nouveau membre a rejoint NSH, et c’est un ingénieur nommé Julien Lenne. Son boulot était la conception, le développement, le prototypage et la fabrication de rigs.
La montée en vitesse de NSH, et en popularité par la même occasion, s’est faite en 2020, lors de la crise sanitaire mondiale de la COVID-19. Vu que toute la planète était coincée chez elle, alors autant profiter du temps libre pour faire des sessions sim-racing, pas vrai ? Et c’est comme ça que NSH Racing a pris de l’envergure et s’est fait un nom dans le game.
NSH Racing et ses activités
Comme je l’ai dit plus haut, NSH Racing ne propose pas réellement des périphériques sim-racing pour le grand public. L’entreprise fait plutôt dans le custom, avec des rigs complètes pour des pilotes professionnels ou des sim-raceurs hardcores. Mais ce n’est pas tout. NSH Racing propose également des solutions pour les auto-écoles, afin de permettre aux candidats de conduire en condition plus ou moins réelle.
Du coup, dans le catalogue de NSH on retrouve des rigs complètes dynamiques ou non, des produits customs pour les clients et des solutions de simulation pour les auto-écoles. Mais, et c’est tout récent, on retrouve des périphériques sim-racing dans le catalogue de NSH. Par exemple, l’entreprise française propose des « volants », des shifters, des freins à main, et quelques autres produits comme des dahsboards, etc. En ce qui me concerne, c’est tout à fait normal de proposer ce genre de périphériques, vu que NSH fait des rigs customs, et il lui faut donc ses propres produits à intégrer dans ses créations. Ça ne serait pas trop professionnel si vous avez un produit custom qui est un amalgame d’autres périphériques de marques différentes.
Aussi, NSH vogue sur un secteur d’activité plutôt atypique, qui est celui des rigs pour auto-écoles. L’entreprise française développe et fabrique des solutions clé en main, spécifiquement conçues pour que les personnes s’entraînent à la conduite en condition plus ou moins réelle. N’étant pas spécialiste sur ce marché ou secteur d’activité, je dois avouer qu’être en mesure de s’adapter est essentiel aux entreprises, même si cela implique une diversification totale de ses produits. Le marché sim-racing est déjà très concurrentiel en ce moment, et il est important de toujours chercher de nouveaux clients pour prospérer.
Ce qu’il faut retenir, c’est que NSH est une entreprise plutôt unique : elle fabrique des rigs customs pour les pilotes de course et sim-raceurs, elle propose quelques périphériques sim-racing et travaille aussi en collaboration avec des auto-écoles pour leur fournir des solutions de simulation de conduite. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit cela dans le segment sim-racing, mais c’est toujours une bonne chose lorsqu’on sait que l’entreprise qui fait cela est française et fabrique ses produits en France.
Faut-il considérer NSH Racing ?
Je vais vous la faire simple : si vous êtes un fan de sim-racing, même pro coureur, je suis pour choisir une autre marque et acquérir ses produits. Les périphériques NSH Racing sont chers, et compatibles uniquement avec une poignée de produits disponibles sur le marché. Mais si vous êtes un pilote de course et que vous recherchez le meilleur des sensations, la gamme NSH Racing est à considérer, et cela, quel que soit le périphérique que vous allez prendre.
Ce fabricant français a encore du chemin à faire pour venir concurrencer les grands noms du sim-racing comme Fanatec ou Simucube sur des parts de marché, mais NSH Racing survit bien avec ce qu’elle a. Certes, le chiffre d’affaires de ce fabricant de périphériques sim-racing n’est pas énorme, mais la passion est présente dans ses produits et chez son équipe, et c’est l’essentiel en ce qui me concerne.
Pour moi, si vous avez les moyens et que vous recherchez les sensations ultimes, NSH Racing est une marque à considérer.